Le Milan (U Filanciu, U Milvu)

Qui s’est donné la peine de lever la tête, n’aura pas manqué d’apercevoir un ou plusieurs Milans royaux. U Filanciu, est un rapace de taille moyenne (de 60 à 66 cm) et d’une envergure de  145 à 165 cm. Facilement reconnaissable à sa longue queue profondément échancrée et à sa coloration à dominante de roux avec des tâches blanches sous les ailes.
Le Milan royal fréquente les milieux ouverts très liés à l’agriculture extensive, en particulier à l’élevage. Il niche plus spécialement dans les secteurs peu boisés du niveau de la mer à 900 mètres d’altitude, mais il fréquente aussi les zones montagneuses jusqu’à 2000 mètres. Ces différents milieux lui offrent toutes les possibilités d’alimentation et de nidification (haies, bosquets, …). Il y trouve une nourriture très diversifiée, bien qu’étant plutôt charognard, et s’adapte facilement à toute source de nourriture abondante (surpopulation de lapins, décharges, cadavres d’animaux dans les champs ou au bord de route,…).

Les observations d’ornithologues au cours du XXème siècle ont toujours décrit l’espèce comme commune en Corse. On le retrouve dans de très nombreuses régions de l’Ile, mais avec des densités très variables. Très bien représenté sur notre commune, il est abondant en Balagne jusque dans le Cortenais, bien représenté dans le Nebbiu, le piémont de la Côte Orientale, le Sartenais, le Falasorma, la Cinarca, le Taravu … mais peu commun dans le Cap Corse, les régions boisées et au dessus de 1400 mètres d’altitude.

Alors que le Milan royal connaît un fort déclin dans la plus grande partie de ses aires de répartition, sa situation en Corse semble favorable. Cette situation dépend d’une conjonction de plusieurs facteurs tels qu’une meilleure protection, le maintien d’espaces ouverts (incendies, agriculture traditionnelle), la persistance de décharges sauvages (en particulier les restes de boucherie), les modes de conduite des exploitations animales extensives et le développement du lapin dans certaines régions. On estime la population sur l’Ile entre 200 et 270 couples, soit plus de 80% des populations insulaires de Méditerranée Occidentale.