Les mosaïques de Riscamone

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Les mosaïques de Riscamone

Dans le cadre de la restauration et de la valorisation patrimoniale du site de Santa Maria de Riscamone, l’entreprise ArkeMine a réalisé le 29 septembre 2025 la mise au jour du tapis de mosaïque situé à l’intérieur de l’église romane afin d’en évaluer la surface conservée. Au total, c’est une surface de près de 20 m2 qui a été ouverte pour reconnaître les limites du sol de mosaïque de la basilique paléochrétienne.

Un restaurateur/conservateur est intervenu le 9 octobre 2025 afin de réaliser un diagnostic sanitaire de cette mosaïque et préparer la formulation de propositions de dépose et de restauration. Au terme de l’intervention, un relevé photogrammétrique des vestiges a été réalisé. L’ensemble des sondages a ensuite été refermé avec prise en compte des recommandations du restaurateur/conservateur. La mosaïque a ainsi été recouverte d’une couche de quelques centimètres de sédiments fins, puis de géotextile, puis par les déblais de tout-venant. Le mobilier archéologique (en faible quantité) ainsi que des prélèvements de charbons et mortiers ont été conditionnés et inventoriés afin d’être transportés et étudiés dans les locaux de la société Arkemine.

Le 10 octobre,  2025, une rencontre a réuni les principaux acteurs concernés par le projet de restauration de l’édifice (le service Patrimoine de la CdC, la DRAC, le Musée et sites gallo-romains de Saint-Romain-en-Gal (Rhône) et son service Atelier de Restauration de Mosaïques et Enduits Peints, et la FAGEC, la municipalité…). Différents échanges ont été engagés permettant ainsi à la mairie d’avancer le montage du projet. Au terme de la mission, les éléments acquis permettent d’appréhender les contours du panneau principal du tapis qui est bordé de frises géométriques. Des interrogations peuvent être formulées sur la présence d’un sol mosaïqué dans les parties centrale et ouest de l’église. Par ailleurs, cette intervention n’apporte pas de renseignements sur les limites de l’édifice paléochrétien. La mission archéologique réalisée n’a pas concerné le baptistère paléochrétien mitoyen en raison de l’absence de mosaïque selon les propos de Madame Geneviève Moracchini-Mazel.

Monsieur Christophe Laporte, responsable de l’Atelier de restauration de mosaïques du musée et sites gallo-romains de Saint-Romain-en-Gal (Rhône) rend compte ainsi de son expertise sur les mosaïques :

« C’est une très belle mosaïque, très rare, plutôt bien conservée, avec des décors que l’on peut dater du IVème-VIème siècle. C’est un ouvrage polychrome, sur lequel quatre couleurs sont identifiées ; du bleu-noir, du blanc, et du rouge, ce qui est classique, et du rose qui permet de créer un modelé dans les motifs de peltes (petits boucliers légers en forme de croissant lunaire, avec une ou deux échancrures demi-circulaires). Ces formes se retrouvent assez classiquement dans l’époque tardive. Ce sont des décors géométriques que l’on rencontre en Afrique du Nord, dans le Haut Moyen-Orient, en Aquitaine et en Gaule. La trame géométrique permet de créer des carrés dont chacun est orné d’un motif différent. Ici, un poisson et une poule sont identifiés : le poisson représente le Christ, pour la poule, on ne sait pas. En Gaule paléochrétienne, des oiseaux sont souvent représentés sur les dalles funéraires. Peut-être que cette poule est en réalité un paon stylisé ».

 

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